M’éloignant des ténèbres, je cherche à t’adorer,
Contraint de m’avancer en tâtonnant, les yeux fermés.
Pourtant je te devine, t’aimant sans t’avoir vu,
Toi qui m’accueilles simplement ; comment es-tu ?
S’il m’était donné un jour de voir
Ne serait-ce qu’un trait de ton visage
Défiguré, banalisé, martyrisé, au long des âges,
Réduit au silence en un regard,
Abandonnant tous mes mots d’usage,
Je resterais là, sans voix, à t’adorer.
Chacun prétend décrire à l’aide d’un miroir,
Selon son horizon, sa tradition et son histoire.
Le grand Dieu qui transcende tous nos schémas restreints
Jusqu’à daigner se revêtir d’un corps d’humain.
S’il m’était donné un jour de voir
Ne serait-ce qu’un trait de ton visage
Défiguré, banalisé, martyrisé, au long des âges,
Réduit au silence en un regard,
Abandonnant tous mes mots d’usage,
Je resterais là, sans voix…
(Pont)
Mais le jour viendra où la trompette sonnera,
Oui, le jour viendra où l’on se tiendra devant toi.
Tu paraîtras, la terre entière te verra
Quand on ne s’y attendra pas.
Soudain le jour viendra
Où il nous sera donné de voir
Jusqu’au moindre trait de ton visage,
Celui qui est et qui était et qui demeure d’âge en âge,
Ayant tout saisi en un regard.
Enfin transformés en ton image,
Nous élèverons nos voix pour t’adorer.
Soudain le jour viendra.